Introduction
TIMEZERO doit être configuré avec le Module Routage pour bénéficier de cette fonctionnalité.
Comme tous les marins le savent, la route la plus directe n'est pas toujours la meilleure. Le module TZ Routage vous permet de calculer la route optimale en fonction des prévisions météorologiques, des courants, des performances de votre voilier ("polaires") et de votre style de navigation. L'algorithme de routage utilise la méthode des isochrones pour calculer la meilleure route. Un isochrone spécifique représente tous les points que votre voilier peut atteindre en un temps donné, en fonction des prévisions météorologiques (vent, courant, vagues) et des caractéristiques du bateau (définies dans les polaires).
Extraits de commentaires sur le "Routage Météo" de Brice Pryszo, fondateur de MaxSea International :
En 1984, lorsque j'ai conçu la méthode de l'algorithme de routage "isochrones", les seules solutions de routage existantes nécessitaient l'utilisation d'ordinateurs puissants basés à terre qui testaient des millions de routes pour choisir la meilleure. Cela exigeait de l'énergie et du temps qui n'étaient alors pas disponibles à bord des voiliers. L'algorithme du routage MaxSea a été conçu pour être exécuté sur un ordinateur personnel.
La toute première fois que j’ai testé l’algorithme du routage, c’était pendant la Transatlantique « La Route de la Découverte » avec Philippe Jeantot, à bord de Crédit Agricole. Philippe est arrivé tard aux Canaries à cause d’une panne des équipements. La flotte qui naviguait en tête, avec 24 heures d’avance, naviguait sur Ouest / Sud-Ouest, avec un bon vent au portant de 10 à 15 nœuds, au sud du système dépressionnaire (ce que tout bon marin aurait fait). Pendant ce temps, le système de routage MaxSea menait Crédit Agricole Nord – Ouest, droit sur des vents contraires et instables, sur le système de très basse pression du front froid. Les premières heures n’ont pas été agréables mais derrière le front froid un vent de 20 nœuds a poussé le gros catamaran à une vitesse deux fois supérieure de celle des autres concurrents. Deux jours plus tard, Crédit Agricole menait la course avec plusieurs centaines de miles d’avance. A cette époque, aucun navigateur expérimenté n’aurait choisi cette solution !
Une autre illustration étonnante de la puissance du routage s’est révélée alors que nous essayions d’optimiser un passage en Atlantique, d'ouest en est avec de hautes pressions régulières à mi-chemin. Comme tout bon navigateur le sait, le routage devrait débuter en contournant la haute pression, en suivant une route nord. Au lieu d’effectuer la navigation simple vers l’Est, le routage guidait vers le sud, directement dans la dépression. Avant d’atteindre cette zone de « pétole », le routage amenait le bateau dans une zone de vents croissants, faisant de sa route une route bien plus rapide que s’il avait suivi la route par le nord, en vent arrière.
Ces deux événements ont eu une influence énorme sur la navigation de haut niveau au point qu'aujourd’hui, le routage est absolument nécessaire pour les courses océaniques ou les transats. Néanmoins, le routage a aussi prouvé qu’il était un outil formidable également pour les plaisanciers parce qu’il améliore radicalement la sécurité et le confort. En effet, un bateau de plaisance est plutôt plus lent dans des vents forts que dans des vents moyens. Le routage peut exploiter ces données en créant ce que l’on appelle des polaires de « croisière » ou polaires de « sécurité ». En utilisant ces courbes polaires, le routage fera tout son possible pour trouver une trajectoire qui évite le vent fort. Ceci est bénéfique car le vent fort est généralement entouré d'un vent moyen dans lequel le bateau est plus rapide, ce qui lui permet de "s'échapper".
Brice Pryszo.